NOTES D’INTENTION
Projeter
un lieu comme s’il existait déjà.
Par rapport à l’implantation du projet dans la ville,
conditionné par la particularité de la zone, par les
considérations faites dans la concertation locale et par certaines
prescriptions contenues dans les objectifs de la consultation, on
à décidé d’éviter de faire «TABLE
RASE».
L’idée était d’ajouter tout en conservant
la conformation de la zone: maintenir le Halle Freyssinet en conservant
son image; ajouter un nouveau bâtiment compact entouré
de bâtiments déjà existants, sans vis-à-vis
sur rues, afin de répondre aux exigences de grande sécurité
mais aussi pour filtrer l’impact du «nouveau»; reconstruire
un nouveau front urbain dans la zone qui est aujourd’hui objet
de plus grandes transformations de Paris (à savoir devant la
Bibliothèque Nationale).
Si d’une part on a donc essayé de relier les différences
de niveaux et de créer des nouvelles fonctions et des services
utilitaires pour une amélioration du quartier déjà
existant et de celui en phase de construction, de l’autre part
on a exploité au maximum les caractéristiques de la
zone telles qu’elles sont à l’état actuel.
Google Map du site
http://maps.google.fr/
Le programme
comme générateur des espaces.
Une flexibilité, une grande attention aux parcours et à
l’image du nouveau complexe (voir les points suivants) ont été
les éléments qui (selon les prescriptions) ont été
pris en grande considération pour l’idée du projet.
On a donc suivi le programme complexe très engageant pour dessiner
les espaces articulés. Chaque fonction est devenue une idée
de projet autonome puis recomposé organiquement dans le complexe.
Chaque espace est créé sur la base de sa fonction et
puis reconduit à l’ensemble. Les limites des enveloppes
(déjà existantes ou neuves) sont comme des membranes
à l’intérieur desquelles on reconstruit une nouvelle
organisation des espaces et une nouvelle implantation globale (macro
structures élémentaires pour des espaces élaborés
et complexes). Le programme demandé a fortement influencé
les choix architecturaux même par rapport à son aspect
esthétique (d’où la nécessité de
choisir une image/consistance qui suscite la sécurité,
par exemple interpréter comme un obstacle la composition d’une
façade exclusivement vitrée).
Schéma
général de fonctionnement du TGI
Les parcours comme matrice du projet.
Tout le projet est centralisé sur la possibilité de
répondre au passage par rapport aussi aux divers degrés
que celui doit assumer dans le programme général (public,
privé, urgence). La réelle capacité réactive
du projet réside bien dans la possibilité d’être
traversé. Tout d’abord la construction de nouveaux espaces
publics (y compris l’importante surface verte nouvellement réalisée)
qui sont le but principal d’un réaménagement du
site (zones réservées au quartier, zones publiques de
interrelation avec le privé, les parcours et les services).
En second lieu le passage facile de la «parfaite machine»
du Tribunal avec toutes ses fonctions connexes (intégrées
avec les espaces du tertiaire).
Le troisième aspect est la construction d’un réseau
de sécurité capable de rejoindre chaque point du complexe
entier. Parcourir les espaces devient l’élément
de grand impact visuel pour ceux qui en auront la jouissance. Chaque
zone est conçue pour être traversée et en même
temps pour desservir tous ceux qui la traversent.
The Naked City, Guy Debord et Asger Jorn, 1957
Monumentalité=Symbôle=Icône
Si d’une part le complexe se auto - construit à l’intérieur
d’une sorte d’ «enceinte», de l’autre
il s’ouvre à la ville de par son système de parcours
(voir ci-dessus), en s’y intégrant et en créant
un flux continu de circulation.
Cette particularité est le point de départ du projet
et de l’image du nouveau complexe. Si un Palais de Justice paraît
être pourvu à partir du programme de toutes les données
du «monument», la contemporanéité a mis
fortement en crise l’idée de monumentalité.
La nouvelle idée qu'on a qu'on a essayé de poursuivre
est celle d'un monument né pour être déjà
en crise, tel qu’est la ville contemporaine et tel qu’est
l’idée même d’une justice contemporaine (autoritaire
mais porté au doute jusqu’ au jugement définitif).
Et ainsi ont été considéré de nombreux
et différents choix architecturaux (depuis la récupération
d’une œuvre ex-industrielle au néo-projet d’un
édifice de bureau et à l’utilisation des plaques
pour contenir les fonctions et pour relier les différents niveaux,
jusqu’à la «pattern decoration» des sols
utiles aussi bien pour l’impact iconique recherché que
pour la mise en évidence des fonctions dans les espaces).
On a décidé de salir la modernité avec la contemporanéité.
Si pour modernité on entend le maximum de fonctionnalité
et si pour contemporanéité on entend l’exception
et la complexité.
Icônes de la série TV “South Park”
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